Archives des Îlot de chaleur urbain - lab recherche environnement Thu, 29 Aug 2024 12:31:01 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 https://www.lab-recherche-environnement.org/wp-content/uploads/cropped-favicon-1-150x150.png Archives des Îlot de chaleur urbain - lab recherche environnement 32 32 [Replay] Sols urbains & nature en ville : clés de voûte des villes résilientes https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/sols-urbains-et-nature-en-ville/ Thu, 11 Jul 2024 12:55:49 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=9066 Lors de cette conférence, les chercheurs d’AgroParisTech et de l’INRAE-Université de Lorraine ont partagé les enseignements tirés de plusieurs années de travaux sur la refonctionnalisation des sols et les technosols (ou sols reconstruits) , mais aussi sur la biodiversité des sols, souvent oubliée et pourtant essentielle à la santé des écosystèmes urbains. Le rôle du […]

The post [Replay] Sols urbains & nature en ville : clés de voûte des villes résilientes appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Lors de cette conférence, les chercheurs d’AgroParisTech et de l’INRAE-Université de Lorraine ont partagé les enseignements tirés de plusieurs années de travaux sur la refonctionnalisation des sols et les technosols (ou sols reconstruits) , mais aussi sur la biodiversité des sols, souvent oubliée et pourtant essentielle à la santé des écosystèmes urbains. Le rôle du végétal et sa contribution à la lutte contre les îlots de chaleurs urbains ont également été abordés.

En complément de ces approches scientifiques, Eurovia (VINCI Construction) expert de la route et des sols urbains, a présenté un retour d’expérience de ses projets en région Provence-Alpes-Côte d’Azur en matière de rafraîchissement urbain, de gestion des eaux pluviales et ses innovations concernant les technosols.

 

Partie 1 : sols reconstruits

Les technosols

  • Les technosols (enjeux, composition et biodiversité des sols) – Sophie Boulanger-Joimel, enseignante-chercheuse, AgroParisTech.
  • Le démonstrateur sur les technosols de VINCI Construction en Ile-de-France – Olivier Waterblez, responsable d’antennes industries & matériaux, VINCI Construction

Refonctionnalisation des sols

  • Les terres amendées  – Serge Gennaro, directeur matériaux, Var Matériaux (VINCI Construction).
  • Les travaux du programme de recherche DESSERT – Christophe Schwartz, professeur, Laboratoire Sols et Environnement, INRAE-UL.

 

Partie 2 : Les services écosystémiques

 

  • Le projet de la place de Barjols – Cathy Venturino-Gabelle, maire de Barjols et Philippe Baillet, chef d’agence Eurovia Aix-en-Provence.
  • Rafraîchissement urbain, la solution Revilo – David Rybojad, chargé de développement de l’offre nature en ville, VINCI Construction.
  • Sols urbains et végétalisation – Erwan Personne, enseignant chercheur, AgroParisTech.

 

 

Lire les présentations : 

Les enjeux autour des technosols construits – Sophie Joimel – AgroParisTech

La refonctionnalisation des sols et le programme de recherche DESSERT – Christophe Schwartz – INRAE UL, Laboratoire Sols & Environnement

Végétalisation et services écosystémiques – Erwan Personne – AgroParisTech

 

Nos intervenants :

Sophie Boulanger-Joimel et Erwan Personne (AgroParisTech), Christophe Schwartz (INRAE-UL), Solange Altazin (VINCI Autoroutes), Jérôme Thibaut, Serge Gennaro, Philippe Baillet, Christophe Chaix, Olivier Waterblez et David Rybojad (Eurovia-VINCI Construction), Maxime Trocmé (VINCI).

 

The post [Replay] Sols urbains & nature en ville : clés de voûte des villes résilientes appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Sols urbains et nature en ville : clés de voûte des villes résilientes https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/evenement/sols-urbains-et-nature-en-ville-cles-de-voute-des-villes-resilientes/ Thu, 30 May 2024 13:28:22 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=event&p=9003   Lors de cette conférence, les chercheurs d’AgroParisTech et de l’INRAE-Université de Lorraine vous partageront les enseignements tirés de plusieurs années de travaux sur la refonctionnalisation des sols et les technosols (ou sols reconstruits) , mais aussi sur la biodiversité des sols, souvent oubliée et pourtant essentielle à la santé des écosystèmes urbains. Le rôle […]

The post Sols urbains et nature en ville : clés de voûte des villes résilientes appeared first on lab recherche environnement.

]]>
 

Lors de cette conférence, les chercheurs d’AgroParisTech et de l’INRAE-Université de Lorraine vous partageront les enseignements tirés de plusieurs années de travaux sur la refonctionnalisation des sols et les technosols (ou sols reconstruits) , mais aussi sur la biodiversité des sols, souvent oubliée et pourtant essentielle à la santé des écosystèmes urbains. Le rôle du végétal et sa contribution à la lutte contre les îlots de chaleurs urbains seront également abordés.

En complément de ces approches scientifiques, Eurovia (VINCI Construction) expert de la route et des sols urbains, vous proposera un retour d’expérience de ses projets en région Provence-Alpes-Côte d’Azur en matière de rafraîchissement urbain, de gestion des eaux pluviales et ses innovations concernant les technosols.

 

Programme :

  • 8h30 : Café d’accueil
  • 9h : Introduction
  • 9h30 : Séquence 1 : les sols reconstruits (refonctionalisation des sols et technosols)
  • 11h : Pause
  • 11h15 : Séquence 2 : les services écosystémiques (ressource hydrique et îlot de chaleur urbain)
  • 12h30 : cocktail déjeunatoire et networking.

 

Nos intervenants :

Sophie Boulanger-Joimel et Erwan Personne (AgroParisTech), Christophe Schwartz (INRAE-UL), Solange Altazin (VINCI Autoroutes), Jérôme Thibaut, Serge Gennaro, Philippe Baillet, Christophe Chaix, Olivier Waterblez et David Rybojad (Eurovia-VINCI Construction), Maxime Trocmé (VINCI).

 

 

Sols urbains & nature en ville : clés de voûte des villes résilientes

Jeudi 27 juin 2024
de 9h à 12h30
à l’hôtel Renaissance à Aix-en-Provence et en ligne 

 

Inscriptions

 

 

The post Sols urbains et nature en ville : clés de voûte des villes résilientes appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Festival Building Beyond 2024 https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/evenement/festival-building-beyond-2024/ Mon, 15 Apr 2024 15:17:17 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=event&p=8969 Face au défi climatique : adapter les manières de concevoir les projets urbains   Dans le cadre du Festival Building Beyond, nous sommes heureux de vous convier à notre conférence : AGIR DANS L’INCERTITUDE CLIMATIQUE : LE DEFI DU TEMPS LONG Mercredi 24 avril 2024 de 10h30 à 12h00 à Leonard:Paris Face au changement climatique, […]

The post Festival Building Beyond 2024 appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Face au défi climatique : adapter les manières de concevoir les projets urbains

 

Dans le cadre du Festival Building Beyond, nous sommes heureux de vous convier à notre conférence :

AGIR DANS L’INCERTITUDE CLIMATIQUE :
LE DEFI DU TEMPS LONG

Mercredi 24 avril 2024
de 10h30 à 12h00
à Leonard:Paris

Face au changement climatique, l’adaptation des villes et des territoires est un sujet crucial. Comment repenser les projets urbains, leur conception et les modèles économiques pour accompagner cette transformation ?

L’enjeu est double : développer nos modèles de prévisions et de modélisation et adapter nos pratiques pour des villes résilientes et un cadre de vie serein malgré les incertitudes.

Avec :
• Bruno Peuportier et Charlotte Roux, Ecole des Mines Paris & lab recherche environnement VINCI ParisTech.
• Diego Harari, VINCI Immobilier
• Karim Selouane, Résallience
• Patrick Conan, Axa

 

Inscriptions

 

——————————————————————————————————————————————-

Festival Building Beyond : 3 jours et 3 grands thèmes liés au défi climatique

Les 23, 24 et 25 avril, le festival Building Beyond vous propose plus de 20 rencontres et ateliers sur les défis territoriaux, techniques et sociaux des effets du changement climatique.

3 jours pour découvrir des solutions concrètes, explorer de nouveaux enjeux et rencontrer les acteurs qui imaginent et font la ville de demain.

Alors qu’il nous faut redoubler d’efforts pour atténuer notre impact sur la planète, un autre chantier s’ouvre : l’adaptation de nos territoires aux effets déjà présents du changement climatique. Au premier rang des territoires les plus vulnérables, les villes, qui accueilleront en 2050 plus de la moitié de l’humanité.

 

Pour explorer ce sujet, 3 grands thèmes :

• Mardi 23 avril :
Réseaux d’eau, énergie, alimentation…comment les villes peuvent-elles réinventer les relations avec les autres territoires pour renforcer leur résilience ?

• Mercredi 24 avril :
Comment adapter les manières de concevoir les projets urbains face à l’incertitude climatique ? Comment transformer plus largement l’économie et les métiers pour éviter d’avoir des « gagnants » et des « perdants » ?

• Jeudi 25 avril :
Rénovation, réhabilitation…comment l’adaptation des villes face au défi climatique peut-elle permettre de lutter contre les inégalités sociales ?

 

Comment s’inscrire ?
1. Rendez-vous sur le site de l’événement
2. Cliquez sur « Rejoignez l’événement »
3. Rendez-vous dans l’onglet « Programme » et choisissez les sessions auxquelles vous souhaitez participer en cliquant sur le marque-page.

The post Festival Building Beyond 2024 appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Retour sur l’Université 2023 https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/universite_2023/ Tue, 05 Dec 2023 11:22:24 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=8901 Cette édition 2023 de notre Université fut spéciale à plusieurs titres. Grâce au renouvellement du partenariat entre VINCI, l’Ecole des Mines Paris-PSL, l’Ecole des Ponts Paris Tech et AgroParisTech, le lab recherche environnement VINCI ParisTech démarre un nouveau cycle de recherche de 5 ans. Depuis 2008, nous travaillons à la réduction des impacts environnementaux des […]

The post Retour sur l’Université 2023 appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Cette édition 2023 de notre Université fut spéciale à plusieurs titres.

Grâce au renouvellement du partenariat entre VINCI, l’Ecole des Mines Paris-PSL, l’Ecole des Ponts Paris Tech et AgroParisTech, le lab recherche environnement VINCI ParisTech démarre un nouveau cycle de recherche de 5 ans.
Depuis 2008, nous travaillons à la réduction des impacts environnementaux des bâtiments et infrastructures à travers une approche multidisciplinaire (efficacité énergétique des bâtiments, mobilité durable, biodiversité) et ouverte sur notre écosystème puisque les résultats de nos recherches sont publics.

Lors de cette Université, nous avons donc partagé les résultats des nos travaux, faisant ainsi un bilan des recherches des 5 dernières années avant d’ouvrir sur les perspectives du prochain cycle qui comporte 3 ambitions majeures :

  • prendre en compte les limites planétaires dans les projets de bâtiments et d’infrastructures
    pour réduire leur impact environnemental ;
  • développer l’usage de l’intelligence artificielle au service de la décarbonation des bâtiments et
    des mobilités ;
  • améliorer le bien-être, le confort et la santé des usagers, en poursuivant ses travaux sur
    l’atténuation des effets des îlots de chaleur urbains et le cycle de l’eau en ville.

Notre table ronde introduite par Etienne Klein, directeur de recherche au CEA, et avec Xavier Huillard, président-directeur général de VINCI, ainsi que les directeurs des 3 écoles partenaires fut également l’occasion de se questionner sur la place de la science dans la société et les initiatives de chacun pour lui permettre de jouer son rôle d’éveil des esprits et des consciences.

Ce temps d’échange a permis de réaffirmer la volonté commune de s’inscrire dans le long terme et la pertinence d’un modèle qui allie science et industrie pour engager des actions concrètes pour la transition énergétique et environnementale.

 

Université 2023 -1ère partie

Grand témoin

  • Céline Guivarch, directrice de recherche au CIRED, auteure pour le GIEC et membre du Haut conseil pour le climat.

Séquence Mobilités durables

  • Bilan des recherches et perspectives par Nicolas Coulombel, Ecole des Ponts ParisTech.
  • Retour d’expérience : l’autoroute décarbonée et le cas du fret par Louis du Pasquier, directeur des mobilités décarbonées, VINCI Autoroutes.

Lire les présentations – Partie 1

 

 

Université 2023 – 2ème partie

Séquence Bâtiment et efficacité energétique

  • Bilan des recherches et perspectives par Bruno Peuportier et Charlotte Roux, Mines Paris-PSL.
  • Retours d’expériences :
    Projets Trarieux et Terrot Town à Lyon par Laurent Putzu, directeur ADIM, VINCI Construction.
    Projet Qivy par Aurélie Foucher, responsable études de prix, Qivy Habitat, VINCI Energies.

Séquence Nature en ville

  • Bilan des recherches et perspectives par Jean Roger-Estrade et Erwan Personne, AgroParisTech.
  • Retour d’expérience :
    La solution Revilo pour répondre aux ilots de chaleur urbains par Pierre Monlucq, directeur du marketing stratégique, VINCI Construction.

Lire les présentations – Partie 2

 

 

Table ronde

La place de la science dans la société et les enjeux de l’enseignement scientifique
Introduite par Etienne Klein, directeur de recherche au CEA, auteur et producteur de médias de vulgarisation. Avec Xavier Huillard, président directeur-général de VINCI, Anthony Briant, directeur de l’école des Ponts ParisTech, Laurent Buisson, directeur général d’AgroParisTech et Vincent Laflèche, directeur de l’école des Mines Paris-PSL.

 

 

 

The post Retour sur l’Université 2023 appeared first on lab recherche environnement.

]]>
[Entretien croisé] De l’îlot de chaleur à l’îlot de fraîcheur https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/entretien-croise-de-lilot-de-chaleur-a-lilot-de-fraicheur/ Mon, 13 Feb 2023 14:08:54 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=8689 Sonia, pourriez-vous définir le phénomène de l’îlot de chaleur urbain ? Pierre et David, pourriez-vous définir un îlot de fraîcheur urbain ? Sonia : Le phénomène d’îlot de chaleur se définit comme l’observation de la tendance de la température dans une ville à être plus élevée que dans les zones rurales aux alentours. Ce phénomène peut être […]

The post [Entretien croisé] De l’îlot de chaleur à l’îlot de fraîcheur appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Sonia, pourriez-vous définir le phénomène de l’îlot de chaleur urbain ? Pierre et David, pourriez-vous définir un îlot de fraîcheur urbain ?

Sonia : Le phénomène d’îlot de chaleur se définit comme l’observation de la tendance de la température dans une ville à être plus élevée que dans les zones rurales aux alentours.

Ce phénomène peut être observé surtout l’été et la nuit : la morphologie de la ville et les matériaux qui la constituent piègent et absorbent une plus grande quantité de chaleur et la libèrent plus difficilement la nuit.

A titre d’exemple, en 2020, le record d’écart de températures observé en région parisienne a été de 11°C entre Paris Saint-Germain-des-Prés (22°C) et Fontainebleau (11°C) en juin à 6h du matin.

David : C’est un lieu d’accueil accessible au grand public et repéré comme source de rafraîchissement par rapport à son environnement proche en période chaude ou caniculaire. Nous pourrions considérer l’îlot de fraîcheur urbain (IFU) comme une réponse au phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). Il y a bien sûr déjà des parcs et espaces verts qui remplissent ce rôle mais nous travaillons à optimiser chacune des strates essentielles au phénomène de rafraichissement tels que les compartiments de l’eau, des revêtements, du sol et du végétal. C’est une manière d’aménager avec la nature en ville, d’aller plus loin dans la logique de service écosystémique pour transformer les espaces verts en véritables solutions fondées sur la nature.

Pierre : Nous avons également beaucoup appris de la ville de Paris et de son programme de cours Oasis, ou encore de la commune d’Echirolles qui ont réalisé de nombreux projets de « cours IFU ». Les projets ont des constantes : désimperméabilisation, revêtements clairs, déconnexion du réseau et gestion des eaux pluviales à la parcelle, pleine terre ou espace de jeu avec copeaux de bois au sol et végétalisation… L’objectif est de pouvoir ouvrir ces cours au public en cas de fortes chaleurs afin de mailler le territoire d’une multiplicité d’IFU de formes et de tailles variables. Cela participe à la stratégie d’adaptation des villes au changement climatique. Eurovia a réalisé plus d’une trentaine de cours Oasis en Île-de-France par exemple.

Quelles solutions fondées sur la nature permettent de réguler la température en ville ?

Sonia : Pour améliorer la régulation de la température par la nature en ville, la littérature scientifique suggère dans l’idéal d’augmenter l’implémentation de parcs ou de forêts urbaines. Évidemment, ces espaces urbains sont souvent saturés et ces solutions sont difficiles à mettre en place. Toutefois, il est conseillé d’essayer de densifier des surfaces végétalisées à l’échelle de la ville.

La régulation de la température dépend d’un ensemble de facteurs comme l’espèce, l’âge et le type de végétation. Les arbres vont, par exemple, avoir un plus grand impact que la pelouse sur l’amélioration du confort thermique et de la température à hauteur des piétons. Les arbres ont pour avantage de faire barrière aux rayonnements solaires et sont moins sensibles aux fortes chaleurs et au manque d’eau que la pelouse.

La végétation a aussi un impact sur la circulation de l’air dans la rue et l’agencement et le design des surfaces végétalisées sont importants afin de ne pas avoir d’accumulation de chaleur dans la rue. Dans des rues orientées dans le même axe que la direction du vent, les arbres doivent être agencés de sorte à ne pas devenir un coupe-vent.

Enfin, des études sur la distance du ressenti de l’effet rafraichissant des parcs montrent que la végétation a un effet assez local. Si le but est d’avoir une réelle régulation de la température à grande l’échelle, il est nécessaire d’homogénéiser la végétalisation des surfaces.

David : Nous portons au sein de la direction marketing stratégique, cette vision du rôle que peut et va jouer la nature en ville.  C’est une période, de ce point de vue, très intéressante où les aménageurs et collectivités donnent désormais une place nouvelle aux solutions fondées sur la nature dans les projets d’aménagements. Nous avons donc travaillé afin de mieux comprendre les interactions entre les compartiments eau, sol et végétal et clairement identifié un certain nombre de leviers du rafraichissement urbain.

Pierre : Nous avons donc développé une offre « intégrée », c’est-à-dire qui repose sur les différents leviers que sont la gestion des eaux pluviales, la strate végétale et les sols, dans une optique de mobilisation des services écosystémiques au service du rafraichissement urbain et de la gestion des eaux pluviales. Nous y avons ajouté bien sûr, un levier essentiel que sont les revêtements urbains qui, lorsqu’ils sont adaptés (prise en compte de l’effet d’Albedo et enjeu de perméabilité) participent à la création d’IFU. L’offre Revilo est la combinaison optimisée de ces quatre leviers.

L’un de nos axes majeurs de travail est le sol. Beaucoup de collectivités incitent désormais à la désimperméabilisation des sols. Or en milieu urbain, les sols sont souvent altérés. Il faut travailler à leur reconstitution voire leur reconstruction. Les sols reconstruits (appelés aussi technosols) ont pour objectif la refonctionnalisation des sols afin qu’ils puissent, de nouveau, remplir leurs fonctions écosystémiques notamment l’infiltration et le stockage de l’eau fondamentale au développement de la strate végétale.

David : Nous permettons ainsi le rétablissement du cycle de l’eau à l’échelle locale. Cela passe donc également par une réflexion sur la gestion des eaux de pluie. L’idée de ces solutions fondées sur la nature est de recréer des cercles vertueux où l’eau de pluie n’est plus un déchet à traiter en station d’épuration ou relâcher sans filtration dans les milieux naturels, directement dans les rivières, mais devient de nouveau une ressource précieuse.

Comment mesurez-vous les bénéfices générés par la nature en ville ? De quelle manière les décideurs et les aménageurs peuvent exploiter ces mesures pour améliorer les choix ?

Sonia : Les bénéfices générés par la végétation peuvent être quantifiés grâce à la simulation. Le modèle développé lors de mon doctorat permet de simuler l’impact de la végétation sur le microclimat et la pollution en ozone atmosphérique à l’échelle d’une rue. En connaissant la morphologie de la rue et les propriétés des matériaux utilisés, il est possible de comparer les simulations de deux cas, sans et avec végétalisation des surfaces, et quantifier ainsi le rafraîchissement apporté par la nature.

Il est aussi possible de quantifier cet impact sur le terrain en plaçant des capteurs ou des stations météorologiques mesurant en continu la température de l’air d’un site. La quantification du bénéfice se fait en comparant la température des sites végétalisés et non végétalisés, avec les mêmes conditions climatiques et une morphologie urbaine similaire.

David : L’offre Revilo s’inscrit dans une démarche de développement d’offre à impact environnemental positif. Il est donc essentiel de pouvoir mesurer cet impact. A ce titre, nous avons identifié un certain nombre d’outils de mesure et d’aide à la décision. Arboclimat et Sesame par exemple, développés par l’Ademe et le Cerema, permettent de modéliser les puits de carbone générés par le sol et les arbres. Nous travaillons également sur la base de l’outil Seve qui permet de réaliser le bilan carbone de nos chantiers (Scope 1&2).

Pierre : Nous sommes bien sûr très attentifs aux travaux de Sonia sur les possibilités de modélisation en termes de microclimat de différents scénarios d’aménagements urbains au niveau de la rue (selon les types de revêtements, les matériaux et la végétalisation notamment).

Nous disposons d’autres outils chez VINCI Construction, tel que Biodi(V)strict (chez Urbalia), qui permettent d’évaluer les bénéfices ou les impacts en termes de biodiversité de différents scénarios d’aménagements.

Enfin, nous avons également développé chez Eurovia, un outil (Bi2O) qui permet notamment d’évaluer l’impact du projet en matière de gestion des eaux pluviales.

Quelles perspectives peuvent venir du monde de la recherche et de l’entreprise pour favoriser un déploiement des solutions et, donc des impacts, à grande échelle ?  

Sonia : Depuis quelques années, de nombreuses études de prédiction apparaissent. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoit un réchauffement planétaire de 1.5°C d’ici 2030-2052 et beaucoup d’études prédisent une exacerbation de ce dernier au niveau des zones urbaines. Dans ce contexte, la recherche scientifique tend à s’orienter vers l’étude de solutions pour optimiser l’effet refroidissant de la végétation ou pour prédire l’évolution des vagues de chaleur localement. Certaines villes subissent actuellement une très forte urbanisation, ce qui diminue la surface végétalisée de la zone. La perspective qu’offre la recherche est de proposer et de trouver un moyen d’optimiser l’effet régulateur de la nature afin de limiter le réchauffement de ces zones à l’avenir.

En parallèle, les données satellites sont de plus en plus utilisées pour cartographier l’intensité de l‘îlot de chaleur à très grande échelle et pour comprendre pleinement l’effet de diverses utilisations des surfaces urbaines sur ce phénomène.

De plus, une autre piste de recherche est l’étude du lien entre le phénomène de l’îlot de chaleur urbain et la pollution atmosphérique et le développement de solutions communes pour atténuer ces deux phénomènes.

C’est sur ces deux derniers objectifs que porte la ligne directrice de la suite mon doctorat car une nouvelle thèse reprenant mes travaux vient de commencer. L’une de ses ambitions est de développer le modèle que j’ai mis au point à l’échelle d’une rue pour qu’il puisse représenter le microclimat urbain à l’échelle d’une ville. Cette thèse a pour but de quantifier l’effet de la végétalisation de la ville sur le microclimat et la pollution de l’air.

David : Nous sommes évidemment très partisans d’échanges entre le monde de la recherche académique et celui de la recherche opérationnelle portée par l’entreprise. Ces échanges présentent des complémentarités évidentes. Chacun répond à des temporalités qui lui sont propres et les entreprises ont besoin de pouvoir s’appuyer sur le temps long de la recherche par exemple. Dans le cadre de nos travaux sur les IFU, nous travaillons avec AgroParisTech et le Laboratoire sols et environnement de l’Université de Lorraine pour constituer un comité scientifique capable de nous accompagner dans nos projets sur les sols reconstruits. C’est un sujet qui nous tient à cœur car il présente de forts potentiels en termes d’échelle et d’impact environnemental positif.

Pierre : La reconstruction de sol permet en effet à la fois de remobiliser tout un pan de services écosystémiques au coeur de nos villes tout en préservant les ressources naturelles et notamment les terres végétales. Celles-ci seront d’ailleurs de plus en plus rares avec l’application du principe de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) mis en place dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Nous nous appuyons donc sur notre réseau de plateformes de recyclage des matériaux urbains (organiques et minéraux) pour reconstruire des sols urbains fonctionnels selon des principes d’économie circulaire.

 

The post [Entretien croisé] De l’îlot de chaleur à l’îlot de fraîcheur appeared first on lab recherche environnement.

]]>
ACV, biodiversité & îlots de fraicheur : les cas pratiques de Trarieux et Terrot https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/evenement/acv-biodiversite-ilots-de-fraicheur-les-cas-pratiques-de-trarieux-et-terrot/ Thu, 02 Feb 2023 16:01:01 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=event&p=8566 Niché au coeur d’un parc arboré à Lyon 3°, le site de l’ancienne clinique Trarieux sera reconverti par ADIM Lyon et VINCI Immobilier en 91 appartements, 21 logements conventionnés, deux crèches, dont une en pleine nature, et une résidence pour les seniors. À Dijon, l’opération Terrot Town, développée par Adim Lyon et Nexity, est un […]

The post ACV, biodiversité & îlots de fraicheur : les cas pratiques de Trarieux et Terrot appeared first on lab recherche environnement.

]]>

Niché au coeur d’un parc arboré à Lyon 3°, le site de l’ancienne clinique Trarieux sera reconverti par ADIM Lyon et VINCI Immobilier en 91 appartements, 21 logements conventionnés, deux crèches, dont une en pleine nature, et une résidence pour les seniors. À Dijon, l’opération Terrot Town, développée par Adim Lyon et Nexity, est un projet urbain mixte de reconversion d’un ancien site industriel. Les bénéfices et les impacts environnementaux des deux projets ont été évalués à l’aide de l’outil Pleiades ACV-Equer, développés par les chercheurs du lab recherche environnement.

À l’occasion de cette conférence, nous rencontrerons les opérationnels (ADIM Lyon, Ville de Lyon, Office National des Forêts, Ligue pour la Protection des Oiseaux, VINCI Immobilier, VINCI Construction) et chercheurs (AgroParisTech et Mines Paris PSL) qui ont participé à ces programmes de réhabilitation visant à réduire les surfaces artificialisées, à préserver la biodiversité et à optimiser le confort thermique. Un outil d’évaluation de l’impact de la végétalisation sur les îlots de chaleur sera aussi présenté.

Intervenants : Laurent Putzu, Katy Gilardon et Florian Merique (ADIM Lyon), Stéphane Reymond (VINCI Immobilier), Bruno Peuportier (Mines Paris PSL), Erwan Personne (AgroPerisTech), Fabien Dubois (LPO), Didier Maillant (ONF), Elodie Dupont (VINCI Construction Services Partagés), Raphaël Michaud (Ville de Lyon), Maxime Trocmé (VINCI).

Cet événement est coorganisé par ADIM Lyon et le lab recherche environnement VINCI ParisTech.

 

Je participe en présentiel

Déroulé

9h00 Accueil et café

9h30 SÉQUENCE 1

10h40 Pause

11h10 SÉQUENCE 2

12h30 Cocktail déjeunatoire

Accès

Parking Place du Château

Accès tram T3 Reconnaissance Balzac + 10 min à pieds

Station vélo’v 3012 Place du Château

Bus C26 / C25 arrêt Charles Richard

 

Je participe en ligne

Pour assister à l’événement en ligne, cliquez sur le bouton suivant le 31 mars à partir de 9h30 jusqu’à 12h30

J’ASSISTE AU DIRECT

The post ACV, biodiversité & îlots de fraicheur : les cas pratiques de Trarieux et Terrot appeared first on lab recherche environnement.

]]>
De l’îlot de chaleur à l’îlot de fraîcheur https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/evenement/de-lilot-de-chaleur-a-lilot-de-fraicheur/ Wed, 13 Jul 2022 03:03:11 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=event&p=8437 Quelles sont les solutions pour combattre l’effet de l’îlot de chaleur en ville ? Comment mesurer leur efficacité ? Comment les intégrer dans un projet d’aménagement et dans une offre pour les villes ? Nous en parlerons avec Sonia Le Mentec d’AgroParisTech et Pierre Monlucq de VINCI Construction.   Réservez votre place Participez en ligne

The post De l’îlot de chaleur à l’îlot de fraîcheur appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Quelles sont les solutions pour combattre l’effet de l’îlot de chaleur en ville ? Comment mesurer leur efficacité ? Comment les intégrer dans un projet d’aménagement et dans une offre pour les villes ? Nous en parlerons avec Sonia Le Mentec d’AgroParisTech et Pierre Monlucq de VINCI Construction.

 

Réservez votre place

Participez en ligne

The post De l’îlot de chaleur à l’îlot de fraîcheur appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Bâtiments bioclimatiques et sobriété des usages https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/evenement/batiments-bioclimatiques-et-sobriete-des-usages/ Wed, 13 Jul 2022 02:53:18 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=event&p=8433 Marc de Fouquet (ENSA de Nancy, Map-CRAI) , Bruno Peuportier (Mines Paris PSL) et Joan Gaudin (AJG) proposent aux étudiants de l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est d’imaginer des projets de bâtiment, notamment un centre de recherche situé à San Francisco, à partir des conditions météorologiques et des ressources d’énergie locales, mais […]

The post Bâtiments bioclimatiques et sobriété des usages appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Marc de Fouquet (ENSA de Nancy, Map-CRAI) , Bruno Peuportier (Mines Paris PSL) et Joan Gaudin (AJG) proposent aux étudiants de l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est d’imaginer des projets de bâtiment, notamment un centre de recherche situé à San Francisco, à partir des conditions météorologiques et des ressources d’énergie locales, mais aussi des matériaux et produits de construction adaptés au territoire. Les futurs usages du bâtiment sont également intégrés dans ces études afin d’en assurer la sobriété énergétique. Cette approche favorise le développement d’un savoir-faire commun entre architectes et des ingénieurs pour un bâtiment à moindre impact énergétique et environnemental.

AJOUTER À MON AGENDA

The post Bâtiments bioclimatiques et sobriété des usages appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Robin Monnier https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/chercheur/robin-monnier/ Wed, 05 Jan 2022 16:48:32 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=researcher&p=7832 The post Robin Monnier appeared first on lab recherche environnement.

]]>
The post Robin Monnier appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Note sur l’analyse de cycle de vie et la santé https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/note-sur-lanalyse-de-cycle-de-vie-et-la-sante/ Tue, 28 Sep 2021 16:19:10 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=7499 Les effets d’un projet urbain sur la santé se situent à différentes échelles. A l’échelle d’un bâtiment, la qualité de l’air intérieur a le plus d’influence sur la santé de ses occupants mais d’autres aspects peuvent être importants comme le comportement thermique lors de canicules, la qualité de l’eau ou la maîtrise des expositions au […]

The post Note sur l’analyse de cycle de vie et la santé appeared first on lab recherche environnement.

]]>
Les effets d’un projet urbain sur la santé se situent à différentes échelles. A l’échelle d’un bâtiment, la qualité de l’air intérieur a le plus d’influence sur la santé de ses occupants mais d’autres aspects peuvent être importants comme le comportement thermique lors de canicules, la qualité de l’eau ou la maîtrise des expositions au bruit, aux champs électromagnétiques et à divers risques (Déoux, 2004). Les décideurs impliqués dans un projet immobilier peuvent ainsi agir directement et indirectement pour préserver la santé : directement au niveau de la qualité de l’air intérieur et de la réduction des risques de surchauffe dans les bâtiments, et indirectement en comparant différentes possibilités à l’aune de l’Analyse du cycle de vie.

Les surchauffes lors de périodes de canicule peuvent être évaluées par la simulation thermique dynamique, par exemple avec l’outil Pleiades STD Comfie développé par le lab recherche environnement en collaboration avec l’éditeur IZUBA Energies. En ce qui concerne la qualité de l’air, la plate-forme logicielle Pleiades comporte un lien vers l’outil INDALO développé par Octopus Lab (Mendez, 2015 ; 2016a ; 2016b).

A l’échelle du quartier et de la ville, la qualité de l’air et le niveau sonore sont également des facteurs influents sur la santé. Ces aspects sont considérés comme liés aux transports, bien que les mesures de qualité de l’air en période de confinement n’aient pas fait apparaître d’amélioration majeure alors que le trafic était très réduit par rapport aux années antérieures. Il existe donc de multiples facteurs pouvant influencer la pollution de l’air, en interaction avec un territoire régional plus étendu.

D’autre part, des impacts sont générés ailleurs que sur le territoire du projet étudié : lors de la fabrication et du transport des produits de construction, de la production d’énergie et d’eau, du traitement de l’eau et des déchets… C’est pourquoi l’analyse de cycle de vie est également utilisée. La méthode mise en œuvre dans l’outil Pleiades ACV Equer prend en compte les aspects de changement climatique, de destruction de la couche d’ozone, de production d’ozone photochimique, de radiation ionisante, d’effets respiratoires (liés aux particules fines par exemple), la disponibilité en eau, les effets cancérigènes et non-cancérigènes (Bulle et al., 2019) (Huijbregts et al., 2017). Ces aspects contribuent de manière directe (par exemple les effets respiratoires) ou indirecte (les maladies vectorielles induites par le changement climatique) aux dommages sur la santé.

Des outils à différentes échelles sont ainsi complémentaires et intégrés à la démarche d’écoconception proposée par le lab recherche environnement.

Ainsi l’évaluation des impacts sur la santé humaine liée à la toxicité des substances émises (e.g. dioxines, métaux lourds, pesticides, etc.) comporte plusieurs étapes en ACV (Fantke et al., 2017) :

  • La quantification des émissions de polluants dans différents compartiments écologiques (air, eau douce, eau de mer, sédiments, sol naturel, agricole etc.) ;
  • La prise en compte de phénomènes de (bio-)dégradation des substances : hydrolyse, photolyse dans l’eau, réactions photochimiques dans l’atmosphère, biodégradation dans l’eau, les sédiments et le sol ;
  • La prise en compte du transport des polluants : diffusion (air, eau), absorption et volatilisation (air/eau ou sol), adsorption et désorption (air et sol), déposition sèche (air et sol) et humide (pluie et sol), sédimentation et re-suspension (sédiments et eau), écoulement des eaux, érosion (sol et eau) ;
  • L’évaluation des concentrations de polluants dans les compartiments écologiques,
  • L’évaluation de l’exposition des personnes, exposition directe liée à l’inhalation et à l’ingestion d’eau, et indirecte liée à la consommation de produits agricoles,
  • L’évaluation de dommages sur la santé, intégrant des effets cancérogènes et non cancérogènes.

Par ailleurs, deux polluants dans l’air sont particulièrement importants et sont évalués en ACV par des modèles propres. Il s’agit d’une part des poussières, particules fines dont le diamètre est de l’ordre de quelques microns (à titre d’ordre de grandeur, les pollens sont d’une taille variant entre 10 et 100 µm). Les poussières sont en général constituées par un noyau de carbone sur lequel des hydrocarbures peuvent être adsorbés. Ces particules fines peuvent ainsi véhiculer des composés chimiques (phtalates, pesticides, métaux lourds) ou des agents pathogènes (virus, bactéries) potentiellement dangereux pour la santé. Les particules de diamètre supérieur à 10 µm sont arrêtées au niveau de l’appareil respiratoire supérieur. Entre 3 et 10 µm, elles atteignent les bronches et bronchioles. Seules les particules de taille inférieure à 3 µm pénètrent dans les alvéoles des poumons. Certains composés peuvent avoir des effets cancérogènes sur les poumons, mais les principales conséquences concernent les maladies respiratoires. L’augmentation de la mortalité est reliée à l’accroissement de la concentration en PM10 (concentration en µg/m3 des particules de taille inférieure à 10 µm), et surtout en PM2,5 (concentration en µg/m3 des particules de taille inférieure à 2,5 µm). La concentration des matières solides dans l’air varie entre 0,05 et 0,5 mg/m3 en milieu rural, et entre 0,1 et 1 mg/m3 en milieu urbain. Les résultats d’une étude épidémiologique menée par Santé publique France (Corso, 2015) montrent qu’une augmentation de 10 µg/m3 des niveaux de PM10 du jour et des cinq jours précédents se traduit par une augmentation de 0,5% de la mortalité non accidentelle. L’excès de risque est plus élevé chez les personnes de 75 ans et plus (+1,04%) et les effets sur la mortalité sont plus importants en été. Une exposition à plus long terme peut induire des effets sanitaires bien plus importants liés au développement de maladies cardiovasculaires, de maladies respiratoires et du cancer du poumon (Medina, 2016).

Un autre polluant important est l’ozone, produit dans la troposphère (basse atmosphère, d’altitude inférieure à 10 km) par la réaction des oxydes d’azote et des composés organiques volatils sous l’effet des rayons ultra-violets (d’où l’indicateur ACV de production d’ozone photochimique), et également au voisinage des lignes à haute tension. La concentration « naturelle » de l’ozone est de 40 à 100 µg/m3. La valeur cible définie dans la directive européenne 2008/50/CE est de 120 µg/m3. L’ozone peut provoquer des problèmes respiratoires : déclenchement de crises d’asthme, diminution de la fonction pulmonaire et apparition de maladies respiratoires (Bell, 2004). Des liens sont observés sur le long terme (Jerret, 2009) avec la mortalité respiratoire et cardio-respiratoire, notamment pour des sujets prédisposés par des maladies chroniques (pulmonaires, cardiaques, diabète).

D’autres phénomènes sont par ailleurs pris en compte par l’ACV. Le changement climatique induit un certain nombre de risques sur la santé, en termes de conséquences de phénomènes climatiques (tempêtes, inondations, vagues de chaleur…) et d’émergence ou réémergence de maladies infectieuses (en particulier le paludisme et la dengue). La couche d’ozone (entre 12 et 45 km d’altitude, avec un maximum de concentration à 25 km) filtre la presque totalité des rayons ultraviolets de type B, qui provoquent des atteintes de la peau (cancer), des yeux (cataracte) et du système immunitaire.  La convention de Vienne (1985), le protocole de Montréal (16 septembre 1987) puis la convention de Londres (1990) ont conduit 70 pays à ratifier la suppression totale des CFC (chlorofluorocarbures) avant l’an 2000. Leur utilisation est interdite en France depuis 1996. Les HCFC (hydrochlorofluorocarbures) sont interdits dans les pays industrialisés et le seront en 2032 dans les pays en développement. Si la couche d’ozone se rétablit progressivement en Antarctique, il convient de rester vigilant : une augmentation des émissions de CFC-11 a été constatée depuis 2012 en Asie ; les GES affectent la chimie atmosphérique créant un lien entre couche d’ozone et changement climatique (WMO 2018). La raréfaction des ressources en eau peut également avoir des conséquences sanitaires importantes dans certains pays. D’autres phénomènes comme les radiations ionisantes ont aussi un impact sur la santé.

Afin d’évaluer les indicateurs d’ACV concernant la santé, il convient de disposer d’inventaires suffisamment complets. L’outil Pleiades ACV EQUER utilise la base de données Ecoinvent, comportant plusieurs milliers de flux alors que la base Inies n’en impose que 168. Par exemple dans les FDES (fiches de déclaration environnementale et sanitaire) de la base Inies, les dioxines sont regroupées dans un ensemble de composés organiques volatils en considérant un impact moyen, ce qui sous-estime leur toxicité de manière très importante. D’autre part, les indicateurs de pollution de l’air et de l’eau des FDES sont basés sur la méthode des volumes critiques, remise en cause par les scientifiques car elle ne prend pas en compte l’évolution des polluants dans le temps (transport et dégradation).

L’ACV, basée sur la quantification de dommages très moyennés et variant linéairement en fonction des quantités de polluants émis, est moins précise que les études locales menées par les spécialistes en santé environnementale. Elle permet cependant de prendre en compte des aspects essentiels pouvant menacer la santé, en particulier le changement climatique, les émissions de substances toxiques et de particules fines, et la production d’ozone photochimique.

Les impacts locaux ont jusqu’à présent été évalués par des indicateurs spécifiques (concentration en polluants et indices de qualité de l’air, niveau sonore, températures maximales ou nombre d’heures d’inconfort…) mais certains travaux récents étudient la possibilité d’évaluer un indicateur commun à l’ACV. Il s’agit des années de vie en bonne santé perdues (ou gagnées), indicateur nommé Daly (disability-adjusted life years)  élaboré par l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO, 2013 ; 2021). Ainsi, la qualité de l’air peut être évaluée en complétant le calcul des concentrations en polluants par une évaluation de l’exposition et des risques sanitaires, aboutissant à un indicateur de performance en Daly (Micolier, 2019). De même, BruitParif a évalué les impacts sanitaires du bruit des transports dans la zone dense de la Région Ile-de-France en utilisant ce même indicateur (Bruitparif, 2019), tandis que plusieurs études ont cherché à inclure les dommages sur la santé humaine liés au bruit dans les indicateurs de l’analyse de cycle de vie (Cucurachi, 2012 ; Meyer, 2019 ; de Bortoli 2018). Le développement de ce type d’approche se poursuit dans le cadre du lab recherche environnement.

 

The post Note sur l’analyse de cycle de vie et la santé appeared first on lab recherche environnement.

]]>