Archives des Énergies renouvelables - lab recherche environnement Wed, 14 Dec 2022 09:28:00 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 https://www.lab-recherche-environnement.org/wp-content/uploads/cropped-favicon-1-150x150.png Archives des Énergies renouvelables - lab recherche environnement 32 32 Quand le bâtiment bioclimatique crée un dialogue fructueux entre ingénieurs et architectes https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/quand-le-batiment-bioclimatique-cree-un-dialogue-fructueux-entre-ingenieurs-et-architectes/ Mon, 28 Nov 2022 21:07:55 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=8531 Le fait est désormais bien connu : le bâtiment représente 40% des consommations d’énergie et des émissions de CO2 au niveau mondial. On comprend alors que chaque effort accompli en faveur d’une filière sobre en énergie et en carbone peut avoir un impact potentiel majeur. A cet effet, les plus vertueux des bâtiments sont probablement les […]

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Le fait est désormais bien connu : le bâtiment représente 40% des consommations d’énergie et des émissions de CO2 au niveau mondial. On comprend alors que chaque effort accompli en faveur d’une filière sobre en énergie et en carbone peut avoir un impact potentiel majeur. A cet effet, les plus vertueux des bâtiments sont probablement les bâtiments bioclimatiques. Mais comment les définir ? Il s’agit de bâtiments dont l’implantation et la conception prennent en compte le climat et l’environnement immédiat, afin de réduire les besoins en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage, tout en assurant un confort d’usage adéquat.

Une approche contextuelle et environnementale

Mais comment les leviers de l’architecture bioclimatique peuvent-ils être activés pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments à moindre coût ? Le projet intégré à la formation postgraduate POCA (pour « Post-Carbone »), créé par l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris Est en association avec l’École des Ponts ParisTech, permet de le comprendre et de l’expérimenter (voir ici la conférence donnée sur le sujet, et le support de présentation de la conférence). Il s’agit de concevoir une station de mesures environnementales dans un site choisi par les étudiants. Après une analyse du climat, des conditions météorologiques et des variations du rayonnement solaire locales, les étudiants implantent  tout d’abord le bâtiment pour tirer le meilleur parti du contexte. Puis il s’agit de définir des principes structurels, de façade (position des ouvertures, protection solaire, isolation thermique…), de ventilation et de chauffage. « A chaque fois, il leur faut trouver les modes constructifs, les matériaux et les sources d’énergie les mieux adaptés au contexte local (disponibilité, approvisionnement, savoir-faire) », détaille Joan Gaudin, architecte, enseignant à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris Est.

Des choix éclairés pour une meilleure performance énergétique et environnementale

Au cours de ce travail collectif, les étudiants sont amenés à se poser de nombreuses questions d’ordre bioclimatique :  « Où positionner les différents espaces – espaces de vie, de travail, chambres – pour optimiser le confort de chacun des usages : sur la façade sud, nord, au rez-de-chaussée ou au premier étage ? », ou bien : « comment se protéger de la chaleur l’été sans trop réduire les apports solaires dans le bâtiment l’hiver : en changeant de vitrage, en intégrant des casquettes au-dessus des ouvertures ou en créant des masques occultants ? ». Les réponses à ces questions leur sont données par des outils numériques. « Les étudiants peuvent faire des choix optimaux sur la base de simulations qui leur permettent de mesurer l’influence d’une décision sur les performances du bâtiment au regard de ses usages », explique Bruno Peuportier, directeur de recherche au Centre Efficacité Énergétique des Systèmes (CES) de l’École des Mines de Paris.

Enfin, pour doubler la performance énergétique d’une performance environnementale plus globale, les étudiants valident leurs options en les intégrant dans une analyse de cycle de vie (ACV).  « A chacune des étapes de conception, l’impact carbone des choix est mesuré, et ce, sur la totalité du cycle de vie du bâtiment, y compris les phases de rénovation ultérieures et la déconstruction en fin de vie», illustre Marc de Fouquet, architecte et enseignant à l’ENSA Nancy.

Une conception multidisciplinaire et précoce des projets

On le perçoit : les fils conducteurs du travail mené par les étudiants sont ceux de la sobriété et de la frugalité. Mais l’objectif final reste bien la réduction des impacts environnementaux du bâtiment pendant les phases de construction et d’utilisation. « Dans ce projet d’études, et plus largement dans tous les projets de bâtiments bioclimatiques, c’est en suivant une démarche rigoureuse d’analyse qualitative et quantitative tout au long de la conception que cet objectif peut être atteint », poursuit Marc de Fouquet. L’atteinte de cet objectif suppose aussi une modification de la chronologie du projet. « Pour certains sujets, comme le choix du système structurel, cela nécessite de faire des choix le plus en amont possible dans la conception, pour d’autres – le dimensionnement des protections solaires fixes par exemple – il faut au contraire garder une certaine flexibilité, parfois jusqu’aux études menées pendant le chantier ». Dans tous les cas , il s’agit pour les concepteurs, à savoir les architectes et les ingénieurs, de travailler de concert, dès la genèse du projet. « Cette approche multidisciplinaire est l’un des leviers les plus importants pour répondre aux enjeux d’efficacité énergétique et de sobriété environnementale », assure Joan Gaudin. S’il peut sembler que cette approche est largement partagée, ce n’est pas forcément le cas. « Elle nécessite une montée en compétence en matière d’ingénierie énergétique et environnementale de toute la filière de la conception, et notamment des architectes », estime pour sa part Bruno Peuportier.

Nourrir le dialogue entre ingénieurs et architectes : une nécessité

Cette acculturation est l’une des raisons d’être de la formation POCA, et en particulier de son module consacré au bâtiment bioclimatique, qu’animent notamment Bruno Peuportier, Joan Gaudin et Marc de Fouquet. Les élèves ingénieurs et des architectes diplômés y partagent des notions techniques d’écoconception. « Seize écoles nationales d’architecture sur les vingt existantes proposent des enseignements intégrant la notion de bioclimatique. Mais la spécificité de notre formation tient dans le fait qu’elle mêle élèves-ingénieurs et architectes, détaille Marc de Fouquet. Un dialogue s’instaure, et celui-ci est d’autant plus fructueux qu’il se nourrit d’outils communs mis à la disposition des étudiants et des professionnels  ».

Des outils pour valider les intuitions

Ces outils, intégrés à la suite logicielle Pléiades, comprennent des modules de calcul développés par les chercheurs du CES avec le soutien du Lab Recherche Environnement VINCI ParisTech. Ces modules sont dédiés à la conception bioclimatique, à l’analyse du confort thermique et lumineux, à l’aéraulique et à l’analyse de cycle de vie. « Le métier d’architecte étant encore aujourd’hui principalement orienté vers une conception empirique, sensible et esthétique des ouvrages, ces outils permettent de vérifier que l’intuition du praticien est corroborée ou non pas les simulations numériques. Le cas échéant, un travail itératif permet de tester des variantes jusqu’à l’obtention d’une solution énergétiquement et environnementalement performante, au-delà du minimum réglementaire afin de répondre véritablement aux enjeux planétaires en termes de climat, de santé, de biodiversité et de ressources.» conclut Bruno Peuportier.

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Retour sur l’Université du lab 2022 https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/retour-sur-luniversite-du-lab-2022/ Thu, 24 Nov 2022 14:18:01 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=8523 Introduite par Xavier Huillard, cette université était consacrée à la thématique du circuit court et ses différentes applications :  de l’autoconsommation d’énergie au réemploi, mais aussi l’agriculture urbaine. Ces trois domaines d’application ont pu être explorés grâce aux retours d’expérience des chercheurs de l’École des Ponts, d’AgroParisTech, des Mines de Paris et des équipes de VINCI […]

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Introduite par Xavier Huillard, cette université était consacrée à la thématique du circuit court et ses différentes applications :  de l’autoconsommation d’énergie au réemploi, mais aussi l’agriculture urbaine. Ces trois domaines d’application ont pu être explorés grâce aux retours d’expérience des chercheurs de l’École des Ponts, d’AgroParisTech, des Mines de Paris et des équipes de VINCI Construction, VINCI Facilities et VINCI Concessions.

À l’occasion de son discours, le président-directeur général de VINCI a insisté sur l’importance de la collaboration rapprochée entre collaborateurs de VINCI et scientifiques : « nos opérationnels sont de plus en plus impliqués dans les avancées de la recherche, tandis que les chercheurs s’impliquent dans l’expérimentation de leurs hypothèses et la mise en pratique de leurs travaux. Et les uns et les autres défrichent ensemble les solutions environnementales que nous proposerons demain à nos clients ». Il a ensuite rappelé que le programme Recherche & Solutions, qui a marqué l’actuelle séquence du lab recherche environnement, a été un résultat exemplaire de cette démarche de co-construction.

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Université du lab 2022 : les circuits courts https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/evenement/universite-2022-les-circuits-courts/ Wed, 05 Oct 2022 17:56:16 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=event&p=8498 Replay   L’autoconsommation d’énergie, l’agriculture urbaine, le réemploi : différentes solutions de proximité permettent de réduire les impacts environnementaux. Dans quel contexte et à quelles conditions développer ce modèle de chaîne de valeur ? Comment garantir son efficacité et pérennité ? Comment en assurer la traçabilité ? Introduite par Xavier Huillard, l’Université apportera des éléments […]

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Replay

 

L’autoconsommation d’énergie, l’agriculture urbaine, le réemploi : différentes solutions de proximité permettent de réduire les impacts environnementaux. Dans quel contexte et à quelles conditions développer ce modèle de chaîne de valeur ? Comment garantir son efficacité et pérennité ? Comment en assurer la traçabilité ?

Introduite par Xavier Huillard, l’Université apportera des éléments de réponse et des retours d’expérience avec un panel de chercheurs et opérationnels : Charlotte Roux (Mines Paris PSL), Maxime Varin (VINCI Concessions – SunMind), Christine Aubry (AgroParisTech), David Ernest (VINCI Facilities), Ambroise Lachat (École des Ponts ParisTech), Florent Bosse-Platière (VINCI Construction), Hélène Staller (Cardem – VINCI Construction), Noé Basch (Mobius Réemploi).

Une visite de l’archipel de VINCI et un moment convivial autour d’un cocktail suivront l’événement.

 

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Stratégie de gestion optimale intégrant une production d’énergie renouvelable locale https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/projet/strategie-de-gestion-optimale-integrant-une-production-denergie-renouvelable-locale/ Wed, 05 Jan 2022 16:07:29 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=project&p=7850 Contexte et enjeux La transition énergétique fait face à trois enjeux dans le secteur du bâtiment : l’enjeu environnemental, l’enjeu énergétique et l’enjeu économique. Afin de résoudre les problématiques associées, une combinatoire d’actions est nécessaire qui inclut la production de l’énergie aussi bien que sa consommation. Il convient d’implémenter des stratégies de régulation pour une […]

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Contexte et enjeux

La transition énergétique fait face à trois enjeux dans le secteur du bâtiment : l’enjeu environnemental, l’enjeu énergétique et l’enjeu économique. Afin de résoudre les problématiques associées, une combinatoire d’actions est nécessaire qui inclut la production de l’énergie aussi bien que sa consommation. Il convient d’implémenter des stratégies de régulation pour une gestion optimale de l’énergie au sein du bâtiment. Ainsi, une meilleure maîtrise de l’énergie permettra de réduire les impacts environnementaux et les coûts. Ces stratégies doivent inclure une production renouvelable locale et être applicables à une échelle multi-bâtiment.

Objectifs

Il s’agit de proposer une méthode de gestion optimale de l’énergie applicable au niveau multi-bâtiments avec une intégration de la production renouvelable et d’un éventuel stockage. La gestion optimale est appliquée dans une logique prédictive en vue de prendre en compte les erreurs de prévisions (météorologiques et d’occupation). Différentes applications sont envisagées pour tester et valider l’approche. Le défi sera de proposer une méthode opérationnelle rapide et facile d’implémentation tout en produisant des résultats fiables.

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Fatima Zohra Benali https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/chercheur/fatima-zohra-benali/ Mon, 03 Jan 2022 14:53:27 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=researcher&p=7782 The post Fatima Zohra Benali appeared first on lab recherche environnement.

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Retour sur l’Université 2021 : construire et mesurer la performance environnementale https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/retour-sur-luniversite-2021-construire-et-mesurer-la-performance-environnementale/ Fri, 10 Dec 2021 16:41:58 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=7719 Introduite par Xavier Huillard, cette université était consacrée à la thématique de la mesure de la performance environnementale. Le président-directeur général de VINCI a insisté sur l’importance des données et des outils de mesure pour quantifier les progrès et mettre en place les correctifs nécessaires pour une mobilité durable, la biodiversité et l’efficacité énergétique du […]

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Introduite par Xavier Huillard, cette université était consacrée à la thématique de la mesure de la performance environnementale. Le président-directeur général de VINCI a insisté sur l’importance des données et des outils de mesure pour quantifier les progrès et mettre en place les correctifs nécessaires pour une mobilité durable, la biodiversité et l’efficacité énergétique du bâtiment. Ces trois domaines d’application ont pu être explorés grâce aux retours d’expérience des chercheurs du Lab et des équipes de VINCI sur la mesure de la biodiversité,  la performance énergétique et la qualité de l’air dans les bâtiments, mais aussi sur le digital au service d’un meilleur usage et entretien des routes.

Les données numériques au service de la mobilité durable

Comme l’a illustré Kamal Berrada, responsable de la section instrumentation et intelligence artificielle chez Eurovial’analyse du cycle de vie (ACV) est un des outils qui permettent de mesurer et réduire l’empreinte carbone des infrastructure routières. Le cycle de vie des produits d’Eurovia est pris en compte dès leur conception grâce à des outils de dimensionnement des infrastructures routières qui permettent d’optimiser les choix techniques, environnementaux et financiers. Deux outils ont été développés afin, d’un côté, d’ausculter la surface de chaussée par intelligence artificielle et, de l’autre, de mesurer la durée de vie résiduelle de la structure à travers des capteurs routiers. L’ensemble de ces outils permet un gain substantiel sur les émissions carbone.

Lire la présentation de Kamal Berrada

Le numérique présente également des avantages pour comprendre les motifs de mobilité des usagers des infrastructures de transport. C’est l’objectif de la thèse de Danyang Sun, doctorant du LVMT (Laboratoire Ville Mobilité et Transports) à l’École des Ponts ParisTech, qui s’appuie sur des données anonymes de GPS pour observer les déplacements en Île-de-France, avec une attention particulière aux trajets du domicile au lieu de travail. Il a développé une méthode basée sur ces données numériques pour identifier les zones dédiées à l’emploi, les zones résidentielles et les déplacements qui ont lieu entre ces deux zones. Il est possible d’observer que l’activité qui caractérise le réseau de déplacements du domicile au lieu de travail est plus dense.

Lire la présentation de Danyang Sun

La mesure permet d’observer les habitudes des voyageurs, mais aussi d’améliorer les prévisions. Les données sur les comportements de mobilité permettent à Tatiana Seregina, chercheuse du LVMT à l’École des Ponts ParisTech, de calibrer et donc améliorer la fiabilité du modèle de simulation multi-agents MATSim. La modélisation multi-agents vise à reproduire finement les comportements de mobilité des individus et leurs réactions face à des évolutions de l’offre de transport. Cet outil sert ainsi à éclairer les décideurs dans l’évaluation de scénarios de mobilité. La calibration du modèle MATSim est essentielle pour estimer correctement les différents impacts, notamment environnementaux, des services et de politiques de transport innovantes.

Lire la présentation de Tatiana Seregina

La mesure de la biodiversité

L’empreinte écologique des infrastructures linéaires de transport inclut différents impacts sur l’environnement : des émissions carbone jusqu’à la fragmentation des territoires, souvent mise en avant par les écologues. Fort du constat de cette externalité négative, VINCI Autoroutes a proposé la construction d’ouvrages plus ambitieux, mieux adaptés à toute la faune. Comme l’a expliqué Philippe Chavaren, responsable du domaine nature, paysage et dépendances vertes chez ASF, la disponibilité de données fiables sur l’utilisation des passages faunes (écoducs et écoponts) par les animaux permet de progresser dans la construction et l’aménagement de ces passages. Ces mesures permettent également de répondre de manière factuelle aux éventuelles critiques et idées reçues sur les impacts des autoroutes.

Lire la présentation de Philippe Chavaren

La mesure de la biodiversité représente un enjeu à la fois opérationnel et scientifique. L’exposé de Bruno Colas, professeur à l’Université Paris Saclay, portait sur ce deuxième aspect. Il a montré comment sont construits les principaux indices de diversité. Toutefois, le classement des entités dont on veut estimer la diversité et le choix des indices dépendent de notre perception subjective de la diversité. Les mesures de diversité du vivant, tout en étant utiles à des fins de comparaison, sont donc un reflet partiel, partial, et éphémère de la biodiversité.

Lire la présentation de Bruno Colas

Les travaux de recherche menés par Tania De Almeida à AgroParisTech visent à combler une partie de ces lacunes à travers un projet dédié aux services écosystèmiques de l’agriculture urbaine. Elle a souligné que les connaissances sur la biodiversité en ville, et en particulier en agriculture urbaine, sont encore limitées et concernent majoritairement les plantes, les pollinisateurs ou encore l’avifaune. Les organismes du sol, bien que jouant un rôle primordial dans le fonctionnement des sols et les services écosystémiques associés (ex. recyclage de matière organique) ne sont que rarement étudiés sur les toitures potagères. Pour que la faune du sol (macrofaune, mésofaune et microfaune) soit davantage prise en compte dans les études portant sur l’agriculture urbaine, il est donc primordial de savoir mesurer leur biodiversité.

Lire la présentation de Tania De Almeida

Mesurer et améliorer la qualité de l’air et l’efficacité énergétique du bâtiment

La mesure est efficace quand elle fournit une vision globale des enjeux environnementaux. Dans le secteur du bâtiment, l’efficacité énergétique et la qualité de l’air font l’objet de mesures à prendre en compte pour améliorer la performance environnementale selon une approche systémique. C’est notamment l’objectif les campagnes d’instrumentation qui sont menées par VINCI Construction France pour développer et maitriser la qualité de l’air à toutes les étapes d’un projet de construction. Ce retour d’expérience a été illustré par Ludovic Marchiniexpert du sujet de la qualité de l’air intérieur au sein du pôle performance durable.

Lire la présentation de Ludovic Marchini

En phase d’exploitation du bâtiment, la mesure reste indispensable. En ce qui concerne les consommations énergétiques, un suivi est réalisés par les maîtres d’ouvrage pour réduire ces consommation. Suite au décret de rénovation tertiaire, les besoins de réduction de consommation et donc la mesure ont pris une importance accrue. En s’appuyant sur des exemples, Bruno Peuportier et Patrick Schalbart des MINES Paris PSL ont montré dans leur présentation comment améliorer la pertinence d’un diagnostic ou optimiser une stratégie de gestion à travers : la mesure des pertes thermiques (en autocontrôle ou à la réception), la garantie et la vérification des performances, mais aussi le calibrage de modèle. Les deux chercheurs ont ensuite expliqué que l’utilisation de mesures pour le développement de modèles est une piste supplémentaire, selon des approches d’intelligence artificielle ou d’identification de lois empiriques. En effet, le retour d’expérience sur des bâtiments réalisés pourrait réduire l’écart entre l’évaluation en conception et le résultat constaté en exploitation.

Lire la présentation de Patrick Schalbart et Bruno Peuportier

La mesure au service du développement de modèles est un point clé de la thèse de Rachna Bhoonah, doctorante aux MINES Paris Psl, dont l’objectif est d’intégrer la qualité de l’air intérieur à l’analyse du cycle de vie (ACV) des bâtiments. Les polluants émis dans l’air intérieur peuvent nuire à la santé des occupants qui y sont directement exposés. C’est pour cette raison qu’une prise en compte de la qualité de l’air dans l’ACV est importante, notamment pour dimensionner une ventilation optimale, en prenant en compte à la fois les dommages sur la santé liés à ces polluants et à la consommation énergétique. Afin de quantifier les impacts de la qualité de l’air sur la santé humaine, les mesures servent à développer des modèles, tels que des relations empiriques décrivant la dynamique d’émission des polluants ou leur toxicité. Des mesures de concentration de polluants émis par des matériaux dans des chambres de test sont aussi utilisées pour le calibrage de ces modèles.

Lire la présentation de Rachna Bhoonah

L’invité du Lab

La mesure permet de progresser là où l’incertitude est reine, par exemple dans le domaine du photovoltaïque et ses enjeux liés à l’autoconsommation. L’émergence de ce sujet présente des difficultés mises en évidence par Etienne Wurtz, directeur scientifique de l’Institut National de l’Énergie Solaire (INES) au CEA, dans un exposé qui a clôturé l’université. Un changement d’échelle est nécessaire dans le développement des travaux de recherche pour se tourner vers un couplage entre bâtiments, réseaux, mobilité et stockage. L’importance de la mesure a conduit son équipe à développer des travaux de métrologie tant sur le site expérimental de l’INES que sur des sites occupés prenant en compte conditions météorologiques et typologies d’usages des bâtiments.

Lire la présentation d’Etienne Wurtz

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Podcast : le chantier de la ville durable https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/dossier/chantier-de-la-ville-durable/ Thu, 09 Dec 2021 13:12:48 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=special_issue&p=7662 Le lab recherche environnement lance son tout nouveau podcast, « le chantier de la ville durable ». Cette série audio va à la découverte des bonnes pratiques innovantes qui accélèrent la transition écologique de nos villes et territoires. Elle rassemble les témoignages de chercheurs, professionnels du BTP, usagers qui partagent leur expérience et leurs projets. […]

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Le lab recherche environnement lance son tout nouveau podcast, « le chantier de la ville durable ». Cette série audio va à la découverte des bonnes pratiques innovantes qui accélèrent la transition écologique de nos villes et territoires. Elle rassemble les témoignages de chercheurs, professionnels du BTP, usagers qui partagent leur expérience et leurs projets.

 

 

Un podcast pour diffuser la recherche sur la ville durable et les bonnes pratiques environnementales

 

 

 

 

« Le chantier de la ville durable » s’adresse aux pionniers de la ville durable ainsi qu’à tous les acteurs de la filière de la construction qui souhaitent découvrir des projets de bâtiments, quartiers et infrastructures particulièrement inspirants. La série vise à faire connaître les retours d’expérience issus de la recherche et du terrain et à favoriser leur diffusion.

Chaque mois, un nouvel épisode permettra de découvrir le site d’un projet de bâtiment, de quartier ou de mobilité durables : au travers de trois entretiens à la croisée entre les défis scientifiques et opérationnels. 

 

Maxime TrocméLe lab recherche environnement est un programme de mécénat scientifique entre VINCI et trois écoles d’ingénieur ParisTech créé en 2008., fondé en 2008. Depuis 2018, le partenariat est entré dans une nouvelle phase visant à accélérer le transfert des solutions de la recherche vers le terrain. Dans le cadre du nouveau programme “recherche & solutions”, nous nous intéressons aux solutions environnementales de nos métiers, qui deviennent une source d’inspiration pour alimenter les sujets scientifiques.

Maxime Trocmé, Directeur déploiement R&D de VINCI et pilote du lab recherche environnement VINCI ParisTech.

 

Rosa VicariDepuis sa création, le Lab se distingue par les échanges très riches qui ont lieu entre scientifiqueset opérationnels. Notre objectif aujourd’hui est de rendre encore plus accessible les contenus issus de la recherche et de favoriser la collaboration entre ces deux domaines de plus en plus en amont. Cela nécessite de faire le lien entre science et terrain et de créer un langage commun pour une meilleure diffusion et une co-construction des solutions pour la ville durable.

Rosa Vicari, Responsable communication du lab recherche environnement VINCI ParisTech.

 

 

Quatre premiers épisodes à découvrir

Chaque mois, un nouveau podcast permettra de découvrir le site d’un projet de bâtiment, de quartier ou de mobilité durables : au travers de trois entretiens à la croisée entre les défis scientifiques et opérationnels. .

« Il était important que le podcast soit fortement lié avec le terrain, grâce à des épisodes immersifs, » précise Rosa Vicari. « C’est pourquoi, en plus des entretiens avec des intervenants clefs, chaque épisode offre également une balade sonore sur le lieu du projet concerné ».

Episode teaser – découvrez l’univers sonore du podcast 

 

Episode #1 –  Le chantier de l’agriculture urbaine

ll y a dix ans, quand le lab recherche environnement venait d’être créé, avec un axe dédié à l’agriculture urbaine piloté par AgroParisTech, ce type d’expérience était occasionnelle. Aujourd’hui, ces projets se multiplient. Ce basculement a été, entre autres favorisé par des scientifiques comme Christine Aubry, chercheuse à l’Institut National de la Recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement et professeur-consultante à AgroParisTech, qui fournit aux acteurs de terrain les connaissances sur les enjeux techniques de l’agriculture urbaine et son impact sur l’environnement. Le tournage a été une occasion pour la chercheuse de visiter le potager en toiture du Diamant Vert, bâtiment tertiaire du groupe MCGP, à Besançon. Les auditeurs découvriront les lieux avec Christine Aubry et deux guides d’exception :  Jean Baptiste, jardinier du potager, Pascal Michaud, directeur commercial de C3B, filiale de VINCI Construction France. Lire l’article

 

Episode #2 –  Le chantier de la route à énergie positive – Sortie le 12 janvier 2022

Ce deuxième épisode suit le chemin de l’énergie solaire captée par la route solaire, jusqu’à son exploitation au service de la sobriété énergétique d’un bâtiment.  Pour Lucas Striegel, ingénieur de recherche aux MINES Paris PSL, le bâtiment et la route peuvent être considérés comme un tout dés la phase de conception. Son terrain d’expérimentation est l’infrastructure Power Road® développée par Eurovia, qui est capable de produire de l’énergie thermique et de la distribuer aux bâtiments aux alentours. Aurélien Galle, responsable commercial de Power Road® en Normandie chez Eurovia, et Valentin Bour, ingénieur à la direction technique d’Eurovia, nous parleront de la naissance et de la diffusion de cette solution qui a été notamment déployée à Fleury-sur-Orne dans le département du Calvados. Lire l’article

Épisodes #3 et #4 – Le chantier du bâtiment durable  

Ces deux épisodes offrirent un tour d’horizon des connaissances scientifiques dans le domaine du bâtiment durable et les solutions à venir pour accélérer la transition écologique, notamment à traver le témoignage Adelaïde Feraille de l’Ecole des Ponts ParisTech, chercheuse sur l’analyse du cycle de vie des matériaux de construction. Les épisodes ont été tournés au sein de l’Archipel, nouveau siège de VINCI et véritable démonstrateur du savoir-faire du groupe. La parole sera également donnée à, François Cussigh, expert béton bas carbone chez VINCI Construction France, et Philippe Richard, directeur du projet de l’Archipel. Houda Matta, responsable chez VINCI Energies du Building Operating System de l’Archipel, abordera la question du traitement des données au service de l’amélioration du confort et de la performance énergétique du bâtiment. Vincent Mazoue, salarié de VINCI Autoroutes et nouvel occupant de l’Archipel, partagera son retour d’expérience en tant qu’usager. 

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Photovoltaïque : les solutions pour optimiser le bilan carbone et environnemental https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/photovoltaique-les-solutions-pour-optimiser-le-bilan-carbone-et-environnemental/ Wed, 08 Dec 2021 09:34:58 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=7650 Les récents progrès techniques de l’industrie du photovoltaïque, mais aussi la disponibilité de données et d’outils d’évaluation de plus en plus fiables offrent des réponses aux questions sur la pertinence du photovoltaïque dans un projet qui vise à réduire son empreinte écologique. Nous avons rencontré Romain Besseau, chercheur aux Mines à Sophia Antipolis, et Pauline […]

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Les récents progrès techniques de l’industrie du photovoltaïque, mais aussi la disponibilité de données et d’outils d’évaluation de plus en plus fiables offrent des réponses aux questions sur la pertinence du photovoltaïque dans un projet qui vise à réduire son empreinte écologique. Nous avons rencontré Romain Besseau, chercheur aux Mines à Sophia Antipolis, et Pauline Grougnet, directrice d’ActivSkeen, bureau d’étude dédié à l’enveloppe photovoltaïque, pour en savoir plus sur l’évolution du marché du photovoltaïque et les solutions existantes pour assurer un bilan carbone très faible et éviter d’autres impacts environnementaux.

Quelles sont les tendances de marché du photovoltaïque et du photovoltaïque intégré au bâtiment (BIPV) et les perspectives d’évolution technologique ? 

Romain Besseau : À l’échelle mondiale et jusqu’à présent, la filière photovoltaïque (PV) connaît une croissance exponentielle. La capacité installée augmente évidemment d’une année sur l’autre, mais on observe également un accroissement de cette hausse de la capacité installée d’une année sur l’autre.

À l’échelle de la France métropolitaine, les scénarios envisagés lors des travaux récemment présentés par RTE, l’entreprise chargée du transport d’électricité en France, considèrent tous une augmentation significative de la production d’énergie photovoltaïque. Cela va de 70 GWc de puissance installée à horizon 2050, soit une multiplication par 7 par rapport à 2018 dans un scénario avec un fort renouvellement du parc électronucléaire, à plus de 200 GWc ce qui correspond à une multiplication par 22 de la puissance installée dans un scénario sans nouveau nucléaire et une faible prolongation du parc électronucléaire existant. Quelle que soit la décision qui sera prise, cela confirme que la filière photovoltaïque aura son rôle à jouer dans l’avenir énergétique en France métropolitaine. Ce rôle sera encore plus important dans les territoires d’outre-mer.

Enfin, il est à noter le développement de l’autoconsommation d’énergie PV, notamment permis par la baisse des coûts de production d’énergie PV. Il est de plus en plus fréquemment rentable de consommer l’énergie PV pouvant être produite localement plutôt que l’électricité issue du réseau. Une telle autoconsommation à l’échelle individuelle ou collective permet de répondre à une partie des besoins, qui sera d’autant plus importante que la consommation sera en adéquation temporelle avec la production PV et donc l’ensoleillement.

 

Pauline Grougnet : L’écosystème du photovoltaïque est effectivement très dynamique, porté par des réglementations de plus en plus exigeantes, des acteurs et des citoyens engagés et une offre très variée d’applications et de services.

En France, les grandes centrales solaires au sol tirent vers le haut le marché du photovoltaïque, mais les pratiques et la recherche de fonciers évoluent. En effet, la reconversion d’anciens sites, démilitarisés, industriels ou pollués, est aussi privilégiée. Un exemple marquant est la mise en service d’une centrale de 15MWc en octobre 2020 sur l’ancien site de l’usine « AZF ».

Les centrales vont aussi se déployer massivement sur les toitures de bâtiment, portées par la loi Climat et Résilience qui impose que, dès le 1er janvier 2023, les nouveaux bâtiments commerciaux, artisanaux, industriels, entrepôts et hangars de plus de 500 m2, et les bâtiments de bureaux de plus de 1000 m2 devront végétaliser ou solariser 30 % de leur surface.

Cette même loi impacte les ombrières photovoltaïques de parking installées sur tout nouveau parc de stationnement construit à partir du 1er janvier 2024 et qui concernera 100% de leur surface.

D’autres manières d’installer de grandes capacités de production sont également ciblées par les grands producteurs et fournisseurs d’énergie (Akuo Energy, EDF, TotalEnergies…) comme l’agrivoltaïsme et le PV flottant.

Dans une moindre mesure, le photovoltaïque intégré au bâtiment ou BIPV [1]émerge de manière plus au moins rapide au sein des pays de l’Union européenne. La Suisse, l’Allemagne et l’Autriche disposent de nombreuses références, mais l’autoconsommation, la mobilité électrique des occupants et citoyens et encore le nouvel arrêté tarifaire du 8 octobre 2021 devraient contribuer à son développement massif en France.

Au niveau des technologies, on observe sur le marché des nouveaux formats de cellules silicium. Pour l’instant, la taille définitive ne fait pas consensus dans la profession, mais la cellule de 158mm sera abandonnée pour des tailles de 161mm, 182mm voire 210mm ! Mais face au contexte actuel de difficultés d’approvisionnement, notamment en matériaux semi-conducteurs, les industriels réfléchissent à des solutions alternatives pour créer des cellules et matériaux photovoltaïques comme les films organiques par exemple.

Enfin, à tout cela se superposent de multiples offres de services : les PPA (Power Purchase Agreements), le tiers financement, les coopératives d’électricité verte et citoyenne, la location de modules photovoltaïques pour particuliers, etc.

 

Le photovoltaïque soulève des questionnements sur son empreinte carbone. Quelles solutions sont-elles portées par la recherche et par l’entreprise pour assurer un bilan carbone positif ? 

 

Romain Besseau : La question de l’empreinte carbone du PV mérite d’être posée et sérieusement étudiée. S’il est vrai qu’une fois installé un système PV n’engendre aucune émission de gaz à effet de serre (GES), les panneaux PV ne poussent pas dans les arbres : il faut de l’énergie et des matériaux pour produire les composants d’une installation PV ce qui engendre indirectement des émissions de GES. Ainsi, l’estimation de l’empreinte carbone de la filière se doit de considérer les émissions ayant lieu de l’extraction des matières premières à la fin de vie du système. On utilise pour cela une méthode appelée Analyse de Cycle de Vie (ACV). De nombreuses ACV de la filière photovoltaïque conduisent à des estimations de l’empreinte carbone allant de 40 à 100 gCO2eq/kWh. À titre de référence l’empreinte carbone du mix électrique européen est de l’ordre de 400 gCO2eq/kWh.

Il se trouve que les estimations de l’empreinte carbone du PV reposent sur des données anciennes qui conduisent à une surestimation de l’empreinte carbone de la filière. En effet, j’ai pu montrer dans le cadre de mes travaux de recherche que les données considérées pour l’ACV correspondent à la performance de la filière PV en 2005, ce qui est problématique quand on connaît les progrès accomplis par la filière PV depuis cette époque correspondant au début de la filière. J’ai développé un modèle paramétré qui permet de tenir compte de l’amélioration du rendement des modules PV, de la réduction de la masse des composants tels que les onduleurs, de l’efficacité des procédés de raffinage du silicium et production de cellules PV, et qui montre comment cela conduit à une division par 2 ou 3 de l’empreinte carbone de la filière PV. Les leviers pour la réduire davantage sont de poursuivre l’amélioration des rendements des panneaux, et de l’efficacité des procédés de production des cellules en silicium cristallin, ainsi que le recours à une électricité la plus décarbonée possible pour la production de ces cellules qui reste énergivore bien que beaucoup moins que par le passé.

 

Pauline Grougnet : On peut aller plus loin dans la réduction de cette empreinte en cherchant à intégrer le photovoltaïque comme un élément fonctionnel de l’enveloppe du bâtiment et non plus comme un ajout, un complément qui n’a que comme seule utilité, la production d’énergie. Cette approche d’enveloppe photovoltaïque permet de mutualiser les moyens (i.e. les systèmes d’intégration) et d’exploiter des surfaces et applications que l’on avait prévu de construire, actives ou non !

 

Quels points de vigilance sont-ils à prendre en compte en ce qui concerne des impacts environnementaux autres que le carbone ?

 

Romain Besseau : Les émissions de GES sont loin d’être la seule problématique environnementale à considérer. L’ACV permet d’étudier aussi bien l’impact sur le changement climatique, que les impacts sur les écosystèmes, la santé humaine ou bien les ressources au sens large : qu’il s’agisse de terre, d’eau ou de minéraux.

Nous avons vu précédemment que l’empreinte carbone du PV est faible sur son cycle de vie. Le PV va engendrer des impacts sur les écosystèmes et la santé humaine notamment lors de l’extraction des matières premières, des phase de raffinage et de production de modules PV.

Il existe beaucoup d’idées reçues à propos de l’utilisation de terres rares dans les panneaux PV. L’écrasante majorité du marché repose sur des cellules en silicium et cette technologie ne nécessite aucune terre rare. Certaines technologies spécifiques utilisent des terres rares, mais correspondent à des applications ultras spécifiques comme l’industrie spatiale qui utilise des panneaux multicouches. La filière PV reste néanmoins mobilisatrice de ressources minérales comme le cuivre pour la production de câble, des onduleurs, ou bien d’acier et d’aluminium pour les supports de modules PV. C’est pourquoi il est nécessaire de recycler efficacement ces systèmes.

La filière PV peut avoir une empreinte spatiale importante lors qu’elle est installée au sol. Cependant, le potentiel en toiture de bâtiment est loin d’être épuisé, ce qui est encore plus vrai avec les façades de bâtiments. Il apparaît important de privilégier l’installation de systèmes PV sur des surfaces déjà artificialisés.  Enfin, des réflexions et expérimentations sont en cours afin de développer des co-usages entre la production d’électricité PV et l’agriculture. 

Un aspect qui mérite d’être évoqué et évalué sont les impacts potentiellement induits par la météo-dépendance de la production PV, des moyens de stockage peuvent alors devenir nécessaires pour répondre à la consommation ce qui rajoute une couche d’impacts environnementaux.

 

Pauline Grougnet : Grâce à cette approche d’enveloppe photovoltaïque, le photovoltaïque présente aussi des externalités positives, parfois méconnues ! Bien sûr le premier intérêt est qu’en exploitant des surfaces complémentaires à la toiture, on augmente la puissance installée de l’installation photovoltaïque, contribuant ainsi à la réalisation de bâtiments à énergie positive et sans pour autant recourir à des emprises foncières supplémentaires. Ensuite, les solutions existantes et proposées par les industriels du BIPV présentent une grande variété de rendus esthétiques pour s’adapter au milieu environnant, notamment lorsque l’intégration esthétique et paysagère est primordiale sur et à proximité de sites protégés. Enfin, dans des applications semi-transparentes, les solutions photovoltaïques permettent d’améliorer le confort des occupants et de réduire les besoins énergétiques. Judicieusement positionnées dans un mur rideau, une double peau ou une verrière, les cellules photovoltaïques vont non seulement produire de l’électricité, mais aussi agir comme des milliers de mini brise-soleil. D’une part, les solutions vont laisser pénétrer la lumière naturelle, tout en maîtrisant l’éblouissement et la chaleur transmise, pour un meilleur confort des occupants. D’autre part, en optimisant le calepinage des cellules, ce sont typiquement de 20% à 25% des charges de climatisation qui peuvent être réduites sous une verrière.

 

Quels sont les bénéfices d’un dialogue entre recherche et entreprise et quelle pourrait être la suite de ces échanges ?

 

Romain Besseau : Ayant eu la chance de travailler dans le secteur du photovoltaïque avant de faire de la recherche, j’avais une connaissance approfondie de la filière qui m’a permis de m’apercevoir de l’obsolescence des données utilisées pour l’évaluation de l’empreinte carbone de la filière. Sans cette connaissance, je n’aurai probablement pas remis en question la représentativité de ces données et les aurait utilisées telles quelles. Le renforcement d’un dialogue entre recherche et entreprise permet d’éviter des situations de ce type. Enfin, la recherche a également besoin de financement pour fonctionner, et elle peut apporter son expertise au monde de l’entreprise et être source de création de valeur par la prise de décisions éclairées.

 

Pauline Grougnet : Il est primordial que la recherche et l’entreprise continuent de dialoguer. Pour la recherche, il est vital qu’elle soit connectée au marché, aux pratiques, à la « vraie vie » des projets et des utilisateurs/ consommateurs des études et résultats. En étant adossé à la recherche, l’entreprise reste au fait des techniques et technologies qui pourraient arriver et ainsi anticiper des changements dans ses pratiques, méthodes et son organisation pour ne pas les subir et rester concurrentielle. Si elle n’a pas le temps et/ou les moyens pour le faire, l’entreprise, notamment pour des bureaux d’études comme ActivSkeen, a tout intérêt à mobiliser des chercheurs ou plus largement des structures comme le lab recherche environnement pour mettre à jour ses bases de données, explorer des études de cas, développer des outils de simulation…cela lui permet de gagner du temps, mais également de gagner en robustesse dans l’accompagnement technique qu’elle peut proposer par la suite à ses clients, souvent non-sachants. Grâce aux travaux de Romain, mais surtout grâce à leur diffusion et vulgarisation, ActivSkeen a pu mettre à jour ses données et ses méthodes pour évaluer l’empreinte carbone des systèmes photovoltaïques que nous dimensionnons et prescrivons tous les jours. Les suites de cet échange sont nombreuses, mais élargir le scope de l’analyse de l’empreinte environnementale en considérant les systèmes d’intégration et les usages de l’énergie serait intéressant à pousser.

 

[1] Définition du BIPV (Building Integrated Photovoltaics) : Remplacer les matériaux traditionnels utilisés dans l’enveloppe du bâtiment par des matériaux photovoltaïques assurant strictement la même fonction que celle remplacée.

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À l’écoute des chantiers de la ville durable https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/evenement/a-lecoute-des-chantiers-de-la-ville-durable/ Thu, 02 Dec 2021 15:42:22 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?post_type=event&p=7617 L’événement de lancement de notre tout nouveau podcast sera l’occasion de rencontrer des acteurs de la ville durable et d’écouter en avant-première un épisode du podcast. Venez découvrir le fonctionnement d’un potager en toiture ou encore d’un smart building. Chercheurs, entrepreneurs et usagers nous ont confié leurs expériences, visions et questionnements sur la performance environnementale […]

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L’événement de lancement de notre tout nouveau podcast sera l’occasion de rencontrer des acteurs de la ville durable et d’écouter en avant-première un épisode du podcast. Venez découvrir le fonctionnement d’un potager en toiture ou encore d’un smart building. Chercheurs, entrepreneurs et usagers nous ont confié leurs expériences, visions et questionnements sur la performance environnementale des bâtiments, des quartiers et des infrastructures.

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Replay : Analyse du cycle de vie et énergies renouvelables https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/replay-analyse-du-cycle-de-vie-et-energies-renouvelables/ Thu, 29 Jul 2021 16:19:45 +0000 https://www.lab-recherche-environnement.org/?p=7413 C’est notamment le cas des capteurs solaires thermiques ou photovoltaïques. Est-il alors pertinent d’intégrer ces systèmes pour améliorer la performance environnementale d’un projet de construction neuve ou de réhabilitation ? L’analyse du cycle de vie permet de répondre à cette question en effectuant un bilan global sur l’ensemble des étapes du cycle de vie. Le […]

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C’est notamment le cas des capteurs solaires thermiques ou photovoltaïques. Est-il alors pertinent d’intégrer ces systèmes pour améliorer la performance environnementale d’un projet de construction neuve ou de réhabilitation ?

L’analyse du cycle de vie permet de répondre à cette question en effectuant un bilan global sur l’ensemble des étapes du cycle de vie.

Le 27 juillet, à l’occasion de la publication d’une nouvelle note rédigée par les chercheurs du lab, nous avons échangé avec Romain Besseau et Bruno Peuportier de MINES Paris PSL.

 

Consulter le support de présentation de Romain Besseau

Consulter le support de présentation de Bruno Peuportier

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