Retour sur Adapter les villes aux extrêmes climatiques

La conférence « Adapter des villes aux extrêmes climatiques », organisée dans le cadre du festival Building Beyond de Leonard, a été l’occasion d’explorer plusieurs solutions depuis la conception des bâtiments jusqu’à l’aménagement à grande échelle.

Comment aiguiller au mieux les choix de stratégies d’adaptation ? Comment améliorer leur mise en œuvre opérationnelle ? Et quelles pourraient être les prochaines innovations ? D’après Justine Bichon de l’Agence Parisienne du Climat les stratégies climat dans les entreprises comme dans les collectivités appréhendent largement la réduction des émissions, mais trop peu celles de l’adaptation. Les bonnes pratiques existent pourtant, mais ne sont pas suffisamment diffusées et appropriées. Face à ces constats, l’Agence Parisienne du Climat active différents leviers pour permettre une accélération de la mise en œuvre d’actions concrètes. C’est tout l’objet du projet AdaptaVille, qui rassemble acteurs privés, publics, experts, et s’attache à créer un réseau actif sur ces questions à l’échelle métropolitaine.

Consulter la présentation de Justine Bichon

Des pistes de réflexion et d’action ont été ensuite présentées à partir de retours d’expérience issus du programme « recherche & solutions » du lab recherche environnement. Erwan Personne d’AgroParisTech a évoqué ses travaux sur le développement d’un outil de modélisation pour évaluer le microclimat urbain, c’est-à-dire, la température dans les quartiers, sur les surfaces et dans l’air en intégrant la végétalisation ou non du quartier. Le travail s’est construit sur le couplage de deux modèles validés indépendamment, l’un établissant le bilan d’énergie dans un canyon urbain (TEB développé au CNRM) et l’autre établissant le bilan d’énergie sur un couvert végétal (SurfAtm, développé dans l’UMR ECOSYS). Les résultats sont encourageants. Le projet d’évolution des travaux à moyen terme est d’aborder les questions du transect entre les espaces urbains et les espaces ruraux et naturels, tant sur le plan du climat que de la pollution atmosphérique.

Consulter la présentation d’Erwan Personne

D’autres solutions de résilience face aux canicules concernent l’échelle du bâtiment et font l’objet des travaux menés par Bruno Peuportier à MINES Paris PSL. Les scénarios climatiques de Météo France (à l’horizon 2050 et 2100) permettent d’évaluer par simulation numérique les températures à l’intérieur des bâtiments, en particulier lors de périodes de canicules. Les résultats de ces évaluations seront présentés sur un échantillon de bâtiments (immeuble haussmannien, HLM 1960, résidence récente basse consommation, maisons ancienne et récente à énergie positive) en intégrant diverses mesures d’adaptation (isolation, ventilation, végétalisation, puits climatique…).

Consulter la présentation de Bruno Peuportier

Ce projet, issu du programme « recherche & solutions » du lab, est enfin enrichi par l’expertise opérationnelle de Resallience, le bureau d’étude VINCI dédié à l’adaptation des projets, des villes, des territoires, des infrastructures et de leurs usages au changement climatique. Karim Selouane a présenté plusieurs projets qui adressent différents aléas climatiques :

• des outils numériques pour améliorer la résilience climatique de la ville de Ouagadougou (Burkina Faso) à travers des solutions basées sur la nature,
• un projet d’adaptation au changement climatique dédié aux villes côtières dans l’ouest de l’Afrique à partir du cas d’étude de Saint-Louis (Sénégal),
• une plateforme globale dédiée aux petites îles et aux petits états.

Consulter la présentation de Karim Selouane

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